Depuis combien de temps fais-tu de la photographie et comment la pratiques-tu ?
Je dirais que j’ai vraiment commencé la photographie en 2007 à Belfort, Franche-Comté, j’y suis venu un peu par hasard à vrai dire, l’aventure a vraiment débuté par les besoins en communication du groupe de musique dans lequel je tenais la guitare à l’époque «Experimental Karma System» , j’en faisais la promotion visuelle et le démarchage de concerts depuis le début (2005) jusqu’au moment de notre fusion avec « les travailleurs de l’ombre » (2009) ou j’ai pris les premières photos de promo dans le jardin des parents du batteur, héhé, avec un Canon 350D sur trépied avec retardateur et ce fut un peu comme « mon déclic » de ce qu’allait être mon envie de me spécialiser dans la photographie de musique car au même moment, avec l’explosion des réseaux sociaux comme Myspace ou le naissant Facebook, nous étions nombreux dans le coin à vouloir nous « afficher sur internet » avec des supports photos ou vidéos pour dynamiser nos pages de promotion musicale. Le début de l’ère de la mise en réseaux numérique et de sa libre promotion/communication par ses (détr)acteurs.
Je profite un peu de ce temps de parole (et encore j’aurais pu faire encore plus long mais je suis à présent un expatrié, la nostalgie de la cancoillotte vous comprenez…) pour parler un peu des franc–comtois, puisque j’ai eu la chance et le plaisir de pouvoir partager ces débuts en photographie ici avec bon nombre d’acteurs locaux qui m’ont fait confiance, du 100% cru franc-comtois comme 65 mines Street, Blue Job, Go Butterfly, Madjive, Pih Pot (pour ne citer qu’eux… bisous), ce qui m’a permis de collaborer rapidement ensuite à partir de 2008 avec des groupes d’envergure nationale comme Ez3kiel (le band qui m’a vraiment permis de progresser efficacement car j’ai pu les suivre sur différentes tournées) ou nos lieux de pèlerinage sacré que sont la Poudrière, l’Atelier des moles, le Catering café, le Moloco, le Noumatrouff, la Rodia, nos chers Eurockéennes de Belfort, son petit frère Generiq et son cousin poilu Impetus ou feu les Lez’arts Scéniques à Sélestat (je remercie au passage grandement toutes les personnes des structures citées pour nos échanges de longues dates, merci à vous de m’avoir permis d’avoir eu de si belles conditions pour démarrer).
Depuis 2008, je pratique donc la photographie en tant que photographe professionnel indépendant et je me suis spécialisé dans les domaines de la musique (ah bon ?), de l’architecture et du street-art, trainant mon canon 5D mark II un peu partout en Europe pour les besoins de mes divers clients (institutionnels, collectivités, associations, agence
de booking…)
Depuis 2012, avec le collectif de photographes « les frères Lumière», je suis revenu à la photographie argentique, n’utilisant plus que des appareils de références comme Hasselblad, Contax ou Leica et principalement des objectifs Carl Zeiss et des films Kodak.
2014 a marqué encore un autre tournant dans mon développement professionnel, en installant mon laboratoire de photographie argentique en terre Maya au Guatemala et en travaillant sur le projet d’un produit organique alternatif à base de café, le GUATENOL, pour développer les films et imprimer les photographies en noir et blanc.
As-tu déjà exposé tes images avant le Festiv’Art Photo ?
J’expose fréquemment depuis 2008 dans différents lieux culturels en France principalement.
J’ai eu l’opportunité, avec mes activités d’électron libre et d’activiste culturel, en Franche-Comté et plus tard en Languedoc-Roussillon, ma terre natale, d’organiser des événements culturels et artistiques auxquels j’ai pris part intimement et d’exposer mes œuvres dans ceux-ci, collaborant ainsi au développement d’événements publics comme la « JAPY FACTORY » à Beaucourt, « Le Design s’expose » à Perpignan ou encore aux événements des « frères Lumière » à Lyon et à Perpignan et à présent, en Amérique Latine, comme cette année au Guatemala dont Guatemala City, est capitale de la culture iberico-américaine. Pour exemple, la première exposition présentant le GUATENOL fut en février dernier, dans la série intitulé « street (he)art » et dans le cadre des événements officiels de capitale de la culture. J’ai eu aussi le plaisir d’exposer dans la belle ville d’Antigua Guatemala en janvier en proposant une série de Little planet dédié aux lieux célèbres de cette ville.
Quelques belles surprises restent à venir encore pour cette année puisque le GUATENOL se voit fortement solliciter pour des événements dans différents pays les prochains mois.
Que ressens-tu au fait de participer à la première édition d’un nouveau festival ?
C’est toujours une grande joie que de participer à un événement, échanger avec le public sur la photographie, revoir des collègues de longues dates ou rencontrer de nouvelles têtes, c’est d’autant plus enthousiasmant quand c’est la première édition d’un nouveau né, qui plus est, franc-comtois !
Pour ma part, je dois être le plus joyeux de tous, puisque cela fait des mois que je ne suis pas rentré en France pour exposer mes travaux et je suis très content de le faire en Franche-Comté au Festiv’art Photo avec des collègues qui me sont très cher comme Samuel Coulon et Daniel Nowak.
En tant qu’exposant, quelles sont tes attentes de ces 3 jours d’expositions ?
Que les gens viennent nombreux voir les différentes expositions des exposants qui seront présents sur cette première édition et qu’ils nous posent plein de questions avec le sourire, et s’ils achètent des photographies, cela serait génial, j’espère qu’on aura le soleil aussi.
Un festival comme celui ci est aussi l’opportunité pour le public d’acheter de nos travaux photographiques et de repartir avec une belle œuvre d’art à la maison.
En tant que professionnel, ce genre d’événement nous permet de montrer des œuvres de qualité, souvent en tirage limitée ou unique, cela nous permet aussi de sensibiliser le public à la fragilité de notre métier au quotidien et l’importance de garder un œil sur le passé quand on propose comme je le fais des photographies argentiques. À l’ancienne papa !
J’espère aussi que les ateliers que nous allons proposer avec Daniel Nowak sur la photographie archaïque avec le sténopé et le produit GUATENOL, permettra d’éveiller de nouvelles envies de photographies… toujours a l’ancienne.
Et pour finir, peux-tu brièvement nous présenter la série que tu exposeras ?
L’espace qui me sera accordé contiendra deux expositions.
La première mettra en avant le produit organique « GUATENOL » avec une série de tirages/tests fait au Guatemala dans mon laboratoire photo durant le processus de développement du produit.
Elle permettra de voir concrètement l’évolution de celui-ci et les différentes textures qu’il est possible d’avoir à présent que le produit est fini et bien sur, voir le produit (et son beau café des terres Maya et découvrir le moringa, cet arbre appelé « arbre de vie ») et la possibilité de l’acheter sur place, en exclusivité mondiale, oui rien que ca !
La deuxième exposition sera uniquement composée de tirages argentique noir et blanc, issus de mes reportages en amérique latine, au Mexique et au Guatemala, permettant de montrer différents aspects de la vie en terre Maya, dans ce tiers-monde qui vit avec trois mondes bien distincts sur le meme territoire (le monde maya, le monde catholique et le monde capitaliste). Je vous propose un incroyable voyage en terre sacrée, qui ne cachera pas forcément que des trésors puisque Coca-cola et cie sont très bien implantés et ils bouleversent les habitudes ancestrales de ces habitants de façon étonnante…